Les doutes sont levés
Lors d'une présentation du dispositif prévu pour la Coupe du Monde 2010 organisée à l'Hôtel de Ville de Paris, la FIFA et le comité organisateur sud-africain ont répété que tout serait prêt pour accueillir le deuxième plus grand événement sportif planétaire après les Jeux Olympiques.
Thierry Weil, le directeur marketing de la FIFA, a balayé les dernières interrogations qui pouvaient encore subsister. « L'Afrique du Sud organisera bien la Coupe du Monde du 11 juin au 11 juillet 2010 », a assuré l'envoyé spécial de Zurich. La principale crainte de la FIFA émanait des retards pris dans la construction de certains stades, et notamment à Nelspruit, Durban, Le Cap et Port Elizabeth, où les ouvriers se sont régulièrement mis en grève pour réclamer de meilleures conditions salariales. « Tous les stades seront livrés dans les temps. Il y a eu quelques grèves, mais tout sera prêt », a expliqué Daany Jordan, directeur exécutif du comité d'organisation. Pour accueillir la grande sauterie du football mondial, l'Afrique du Sud a construit six nouvelles enceintes (les quatre mentionnées plus haut ainsi que le Soccer City de Johannesburg et le Peter Mokaba Stadium à Polokwane) et a rénové celles de Pretoria, Rustenburg, Bloemfontein et l'Ellis Park de Jo'Burg.
Peu de billets vendus
Malgré l'optimisme affiché par Danny Jordaan et Thierry Weil, ceux-ci n'ont pas caché leurs craintes sur la faible mobilisation du pays à trois mois de la Coupe des Confédérations (14 au 28 juin 2009), sorte d'apéritif un an avant le début de la Coupe du Monde. « Un tiers des billets ont été vendus à ce jour, et cela m'inquiète», a admis Jordan, entouré de Lilian Thuram et de la mascotte Zakumi. « Huit billets sur dix ont été réservés pour la population locale. Dans mon pays, les gens ont l'habitude d'attendre le dernier moment pour acheter leur ticket», a ajouté Jordan. Et la FIFA, qui n'a jamais versé dans la philanthropie a gentiment mais fermement remonté les bretelles du comité d'organisation en lui conseillant de mieux vendre au public local la Coupe des Confédérations d'abord, la Coupe du Monde ensuite. « On a demandé une meilleure communication pour sensibiliser les Sud-africains à acheter leurs billets plus tôt via des campagnes d'affichage par exemple », a précisé Thierry Weil.
Un pays réputé dangereux
L'Afrique du Sud, qui a massivement investi dans les stades mais aussi dans les réseaux autoroutier et ferroviaire ainsi que dans le transport aérien attend 450 000 visiteurs à l'occasion de la Coupe du Monde quand l'Allemagne en avait accueillis 2 millions en 2006. « Nous avons fait en sorte que les structures hôtelières soient améliorées. Cette Coupe du Monde va permettre au pays de faire avancer les conditions de vie du pays. Grâce à elle, des centaines de milliers d'emplois ont été créés », selon Danny Jordan. Y compris dans le secteur de la sécurité.
Le pays économiquement le plus développé d'Afrique est aussi l'un des plus criminogènes du monde avec, selon les statistiques de l'année dernière 18 500 assassinats (et autant de tentatives), 50 000 viols en sachant que 5,5 millions de personnes sont infectées par le virus du SIDA et 250 000 cambriolages. « Nous avons pris toutes les dispositions nécessaires en dotant les forces de sécurité d'hélicoptères, de voitures ultras-rapides et de canons à eau», a tenté de rassurer Daany Jordan. Selon des sources diplomatiques sud-africaines, 40 000 policiers ont été ou seront engagés d'ici à la Coupe du Monde, ce qui portera leur nombre à 190 000, sans compter les militaires, les agents de sécurité et les volontaires. L'image du pays, qui devrait attirer huit millions de touristes cette année sera clairement mise en jeu dans seize mois... - Alexis BILLEBAULT
L'Equipe