Anigo : « Pas de fâcherie »[José Anigo estime que RLD et les dirigeants de l'OM pensent la même chose.]
Avec les arrivées de Brandao et Sylvain Wiltord, l'Olympique de Marseille a bouclé son mercato, au moins du point de vue des arrivées. Le directeur sportif du club phocéen, José Anigo, revient pour notre site sur le recrutement de ces deux attaquants et balaie l'actualité du club, notamment l'intervention de Robert Louis-Dreyfus. Soucieux de ne pas rentrer dans la polémique, il espère que cet épisode ne restera qu'une «péripétie» dans la saison marseillaise.
« José Anigo, peut-on considérer les arrivées de Brandao et Sylvain Wiltord comme deux gros paris faits par l'Olympique de Marseille?
Déjà, l'équipe avait besoin de se renforcer offensivement. De ce point de vue là, on est bien évidemment satisfait, même s'il faudra attendre la fin de la saison pour savoir s'il s'agissait de bons renforts. Maintenant, c'est vrai que peu de gens connaissaient Brandao, mais c'était aussi le cas pour Delgado à Lyon, Gyan à Rennes ou encore Sverkos à Sochaux. Ailleurs, c'est comme chez nous. On dit que j'ai poussé pour l'arrivée de Wiltord, mais, à Marseille, je ne suis pas le roi Soleil. Toutes les décisions sont prises de manière collégiale avec Pape (Diouf) et Eric (Gerets). Peut-être que Sylvain ne sera pas tout le temps titulaire, mais s'il rentre 17 fois en jeu et qu'il marque 17 buts, ça sera parfait. Moi, j'essaie simplement de donner des éléments à Eric pour bien travailler. Le reste, la compo d'équipe, c'est à lui de se démerder. Et je sais qu'il le fera parfaitement car c'est quelqu'un de brillant.
Le propriétaire du club, Robert Louis-Dreyfus, a récemment mis la pression sur le trio que vous formez avec Eric Gerets et Pape Diouf. Pourquoi êtes-vous le seul à ne pas vous êtes exprimé sur ce sujet?
Si je n'ai rien dit, c'est tout simplement parce que je n'avais rien à dire ! Eric, Pape et l'actionnaire ont suffisamment parlé pour que je n'ai pas à le faire. Maintenant, il y a quand même une chose que je tiens à souligner : s'engueuler, c'est une chose, se fâcher c'en est une autre. L'essentiel, c'est qu'il n'y ait pas de fâcherie. J'espère qu'en fin de saison, on pourra parler de cette péripétie en se disant qu'il n'y avait rien de grave.
Cela voudrait dire que l'OM a terminé à l'une des deux premières places du Championnat...
C'est l'objectif fixé par l'actionnaire. Il en a le droit et je trouve ça totalement justifié. Maintenant, si vous posez la même question à Pape, Eric ou moi, tout le monde vous dira qu'on veut terminer dans les deux premiers. On ne dit pas les choses de la même manière, mais sur le fond, on est tous d'accord. En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'on croit en notre potentiel. On ne se sent pas inférieur aux autres équipes et on va jouer notre carte à fond. On sait qu'à Marseille, il a ce tempérament de bagarreur. On ne va rien lâcher, pas un centimètre de terrain. Le plus important, c'est de se concentrer uniquement sur notre travail. Si on commence à lire ou à écouter tout ce qui se dit, on va perdre le fil conducteur.
L'autre grand chantier concerne l'allégement de la masse salariale souhaité par Robert Louis-Dreyfus. Les départs de Givet, César ou autre Erbate semblent s'inscrire dans cette logique.
Oui, il y a eu aussi le prêt de N'Diaye (à Ajaccio). D'autres pourraient suivre. On souhaite conserver Mamadou Samassa, mais on n'a jamais caché que si des clubs étaient intéressés par Elliot Grandin, ils pouvaient nous contacter. Concernant la demande de l'actionnaire, je n'ai pas envie d'entrer la polémique. Ça n'apporte rien au club et puis, tout le monde connaît son boulot. C'est aussi pour ça que je ne lis plus la presse. J'essaie de me protéger de tout ce qui peut se dire. Ça me permet de vivre plus tranquillement.
Un mot sur Hatem Ben Arfa, remplaçant lors des deux derniers matchs. On imagine que vous attendez plus de lui lors de la deuxième partie du Championnat ?
L'an dernier, Karim (Ziani) s'est retrouvé au fond du trou. Il a vécu une saison très compliquée aussi bien dans le domaine sportif qu'extra-sportif. Mais, quand on est sûr de la qualité d'un joueur, c'est difficile de la lâcher. On ne peut pas faire autrement que d'aller au bout de notre projet avec lui. C'est ce qu'on a fait et ça nous a plutôt réussi puisqu'il réalise un très bon début d'exercice. Pour Hatem, c'est la même chose. S'il doit connaître des difficultés pendant un an, eh bien, on fera avec. Ce qui est sûr, c'est qu'on y arrivera. Il a trop de talent pour ne pas réussir».
Propos recueillis par Emery TAISNE
L'Equipe