Perrin passera-t-il l'été ?18/04/2008 - 09:30
Par AXEL CAPRON
De Sports.fr
Alors que
l'Olympique Lyonnais reste en course pour réaliser le doublé Coupe-Championnat,
l'avenir d'Alain Perrin à la tête de l'équipe professionnelle demeure incertain.
Il faut dire que les dernières prestations des Rhodaniens ne sont pas forcément
un «bon argument de vente» pour l'ancien Sochalien qui ne semble en outre pas
bénéficier d'un soutien unanime au sein du club. Reste que, avant la 34e journée
qui mène l'OL à Strasbourg, l'intéressé fait mine de ne pas se soucier de son
sort, se prévalant d'un contrat qui expire à la fin de la saison
2008-09.Perrin et Aulas sont-ils sur la même longueur d'onde
? (Le Progrès)
Il a
d'ores et déjà pris rendez-vous avec la presse:
"Pour évoquer mon départ,
revenez quand on aura perdu nos trois prochains matches de Championnat et notre
demi-finale contre Sedan." Interrogé sur son avenir jeudi au cours de sa
traditionnelle conférence de presse d'avant-match (l'OL joue à Strasbourg samedi
soir), Alain Perrin s'en est tiré par une pirouette, se targuant au passage
d'une situation sportive loin d'être catastrophique.
Après tout,
l'ancien Sochalien, arrivé l'été dernier entre Saône et Rhône, n'a pour
l'instant pas fait pire que ses prédécesseurs, puisque l'OL, sorti en huitièmes
de finale de la Ligue des champions comme l'année dernière, reste en position de
force pour conquérir une septième couronne de champion consécutive et en course
pour le doublé Coupe-Championnat, le tirage au sort jeudi lui ayant offert une
demi-finale de Coupe de France, à domicile face à Sedan, largement dans ses
cordes.
Seulement, si l'on y regarde de plus près, il semble bien qu'il y
ait quelques fritures sur la ligne entre le staff et la direction de l'OL qui
n'a pas toujours manifesté un soutien total à l'égard d'Alain Perrin. On se
souvient qu'en début de saison, lorsque l'OL avait particulièrement mal entamé
son parcours en Ligue des champions (deux défaites 3-0 à
Barcelone puis à Gerland face aux Rangers), Jean-Michel Aulas
avait cru bon de recadrer les choses, recevant son entraîneur pour entendre ses
explications suite au revers subi face aux Ecossais. Par la suite, les Lyonnais
avaient nettement redressé la barre, tant en Championnat qu'en Ligue des
champions, de quoi apaiser ces tensions naissantes.
Une certaine
nervosité...Mais il a fallu que l'équipe livre trois prestations de
rang bien indignes de son statut pour que ressurgissent scepticisme et critiques
à l'encontre du technicien. Défaite au Vélodrome (3-1), nul face à
Rennes (1-1) et poussive victoire sur
Metz (1-0)
mardi en quarts de finale de la Coupe de France, l'OL a dans chaque cas affiché
une inhabituelle passivité défensive qui a même déclenché des sifflets dans les
travées d'un stade de Gerland peu habitué ces dernières années à de telles
manifestations de dépit. Après Metz, certains joueurs n'ont pas caché une
certaine inquiétude quant au niveau de jeu pratiqué, des inquiétudes qu'Alain
Perrin a tenu à apaiser jeudi lors de sa conférence de presse.
"C'est un
discours d'après match, lorsque l'on a concédé des actions à l'adversaire, que
l'on a une période de doute après s'être fait remonter par Rennes dans les
dernières minutes, commente-t-il sur le site du club.
Moi, ce que je
regarde, c'est les occasions que nous nous sommes créées contre Metz. Avec un
peu plus de réussite, on aurait pu se mettre à l'abri plus tôt. On a certes
concédé des occasions mais parce que Metz a joué son va-tout. En championnat,
ils se seraient peut-être livrés un peu moins."L'argument tient en
partie la route, mais on peut tout de même s'étonner de la facilité avec
laquelle le jeune Pjanic s'est promené au sein de la défense des Gones, tout
comme on peut juger inquiétante la suffisance affichée samedi dernier par les
Lyonnais en seconde période face à Rennes.
"C'est navrant", avait même
lâché
Grégory Coupet qui, d'un arrêt monumental mardi sur un tir de
Gygax, a sans doute enlevé une grosse épine du pied de son entraîneur. Quoi
qu'il en dise, ce dernier ne sort pas complètement indemne de ces deux dernières
semaines et nul doute qu'au plus haut niveau de l'organigramme lyonnais, se pose
la question de son maintien. Dimanche dernier, au lendemain d'une petite phrase
présidentielle (
"Les entraîneurs sont payés très cher pour prendre les
décisions qu'ils estiment devoir prendre, je ne suis pas là pour former
l'équipe, mais j'ai mon avis..."), le club avait promptement réagi à
l'interprétation jugée aussi erronée que négative qu'en avait faite un
journaliste de
L'Equipe, preuve d'une certaine nervosité autour de la
question.
"J'ai encore un an de contrat avec Lyon, où je
me sens bien"Jeudi, Alain Perrin s'est à son tour élevé contre
le traitement qui lui est réservé dans les médias, expliquant:
"De toute
façon, on ne peut pas dire que depuis le début, j'ai bénéficié d'un gros soutien
médiatique..." L'intéressé a tout de même accepté d'évoquer le sujet de son
avenir pour mieux défendre son bilan et son bon droit:
"J'ai encore un an de
contrat avec Lyon, où je me sens bien, et le président ne m'a rien dit à ce
sujet, déclare-t-il dans
L'Equipe datée de ce vendredi.
Je
considère donc que ce sont des bruits de couloir qui font vendre du papier. Moi,
je fais mon job, je reste concentré sur les deux objectifs qu'il nous reste à
atteindre, le titre et la Coupe. Je suis tranquille et travaille avec beaucoup
de sérénité."Une sérénité qui pourrait cependant être mise à mal en
cas de nouvelle contre-performance samedi à la Meinau où Lyon peut s'attendre à
un match difficile face à des Alsaciens qui jouent leur survie en Ligue 1. S'il
en est conscient, Alain Perrin veut justement croire que c'est dans la
difficulté que son équipe va relever la tête:
"On possède encore quatre
points d'avance sur Bordeaux, on a donc encore un joker mais si on le grille tout
de suite, la fin de saison sera plus difficile. Le retour des Girondins nous
remet la pression mais l'équipe réagit généralement bien lorsqu'elle est sous
pression. S'il y a quelques doutes, c'est tant mieux parce qu'à un certain
moment, c'est un peu trop de certitudes qui ont amené des
contre-performances." Des certitudes, le technicien n'en a guère en ce
moment, lui qui est menacé d'être l'entraîneur le plus éphémère des glorieuses
années lyonnaises...