Complètement passés à côté de leur rencontre à Toulouse, les Girondins n'ont pas retenu les leçons du mois de février. Et tout le monde se demande où est passé le mental bordelais.
Les matchs se suivent et se ressemblent. Laurent Blanc, Jean-Louis Triaud, et même les joueurs… Tous les acteurs du club bordelais dressent le même constat : Bordeaux n'y est plus. Passé d'un statut de rival numéro un de Lyon il y a deux mois à une cinquième place pas vraiment en rapport avec ses ambitions, le club girondin semble être atteint par un mal insidieux. Un mental qui s'effrite et qui ne permet plus à Bordeaux de jouer le haut du tableau. A Toulouse, comme à Galatasaray en Coupe de l'UEFA, Bordeaux a regagné les vestiaires la tête basse après avoir accumulé les erreurs. « Nous avons manqué d'intelligence et de réflexion. Il a fallu attendre la mi-temps pour que « papa » nous dise comment réagir. Ce n'est pas normal », s'agace Marc Planus sur le site officiel des Girondins. Et la situation devient difficile pour une équipe qui n'a plus la capacité de développer son jeu et n'imprime plus le rythme physique qu'elle était capable d'imposer de manière terrible à ses adversaires.
« Je ne peux pas expliquer pourquoi nous cédons sur un plan physique », reconnaît Laurent Blanc. Totalement absents dans les duels et en retard sur les actions adverses, les joueurs réfutent pourtant depuis plusieurs semaines l'excuse du déficit physique. Un argument qui est devenu obsolète après l'élimination en Coupe de l'UEFA face à Galatasaray en seizièmes de finale. Surtout usés mentalement, les joueurs n'ont sans doute plus la capacité de produire les efforts nécessaires pour mettre leurs adversaires en danger. Et ce sont bien les Girondins qui sont en danger à chaque match et perdent du terrain par rapport au podium. « Nous commençons à accuser beaucoup de retard au classement », admet ainsi Marc Planus. Même si le retard des Bordelais sur les premières places n'est pas encore insurmontable mathématiquement… Bordeaux est en effet encore en mesure de jouer le titre avec six points de retard sur Lyon et un goal-average intéressant (+14). Surtout, le club au scapulaire a déjà rencontré quatre gros du championnat, qui devront s'affronter en cascade d'ici à la fin de saison. Bordeaux affrontera même Lyon à domicile en avril. Mais on voit mal comment les Girondins pourraient repartir de l'avant avec leur niveau de jeu actuel.
Car le fond de jeu de Bordeaux a changé en très peu de temps. Séduisants lors de leurs deux démonstrations face à Paris ou encore lors de leur déplacement infructueux à Lyon en novembre, les Girondins n'accélèrent plus grâce à leur jeu basé sur un minimum de touches de balle. « Toulouse a été très bon mais notre première mi-temps a vraiment été médiocre, pour ne pas dire plus, insiste Laurent Blanc. Surtout, nous avions perdu ce qui fait notre force, la circulation de balle et l'aisance technique. Certains joueurs n'ont pas eu leur rendement habituel dans ce domaine-là. » Et Bordeaux, sans ces ingrédients, redevient banal et vit une période dont il a du mal à se sortir. A l'image de ce qu'ils ont vécu en début de la saison ou à l'automne, les Girondins ont à chaque fois craqué au moment où tout allait bien, la qualité de jeu disparaissant sans crier gare. Ce mental déficient qui prive les Girondins de tonus et pénalise leur fond de jeu est à régler de manière urgente de la part des joueurs qui sont désormais dans l'œil du cyclone. Des supporters, qui ont commencé à sortir les banderoles face à Lorient lors de la 26eme journée (1-0), au président Triaud, déclarant que « les joueurs avaient joué bêtement » et qu'il « préférait s'arrêter là de peur d'être désagréable », la situation commence à irriter. Il n'est pas encore trop tard pour réagir. Mais pour cela, Bordeaux va devoir vite retrouver son mental, égaré depuis plusieurs matchs.
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