Le troisième choix
Selon Jean-Louis Triaud, Laurent Blanc souhaitait faire venir Diego Placente. Mais le président bordelais préférait Mikaël Silvestre ou Jérémy Mathieu. Depuis son arrivée, l'Argentin confirme qu'il est bien un troisième choix.
Le hérisson nancéien était en phase ultra-défensive samedi face à Bordeaux. Et les rares piques pour attaquer les Girondins ont visé le côté gauche aquitain. Pas innocemment. Ainsi va la vie : Diego Placente, le défenseur latéral gauche tant attendu par Laurent Blanc, déçoit et est devenu un point faible de sa formation au vu de ses adversaires. Cet été, certains en Argentine s'étaient étonnés du départ de l'ancien joueur de Leverkusen, jugé sur le déclin. Du côté de Buenos Aires, les plus critiques se demandaient même ce qui arrivait aux recruteurs français, capables d'aller chercher l'ancien défenseur de la sélection nationale pour lui faire signer un contrat de deux ans. Le club bordelais avait alors dû démentir des problèmes de genou suite à un report de quelques heures de la signature du joueur. Finaliste en 2002 de la Ligue des Champions au Bayer Leverkusen face au grand Real Madrid, Diego Placente était depuis reparti au pays après un détour par le Celta de Vigo. Et à San Lorenzo, il n'a pas cassé la baraque...
Défenseur réputé vaillant et accrocheur, le latéral gauche n'a pas encore enthousiasmé, loin de là, les spectateurs du stade Chaban-Delmas. Confronté au départ à la concurrence de Trémoulinas, Jurietti et Marange, son arrivée a poussé le dernier dans un placard doré. Le second, Jurietti, se transforme en doublure à droite de Mathieu Chalmé quand il ne joue pas à gauche. Quant au jeune premier, il a régulièrement été titularisé, souvent avec succès, en lieu et place de l'Argentin, pas vraiment convaincant. Venu apporter son expérience européenne, Diego Placente (31 ans) n'a joué pour le moment que cinq matchs de championnat et un de Ligue des Champions. Pour un bilan peu flatteur puisqu'avec lui dans le onze de départ, Bordeaux n'a pas encore connu la victoire.
En Ligue 1, avec Placente titulaire, Bordeaux a concédé trois nuls (dont deux à domicile) et deux défaites. En Ligue des Champions, malheur à lui, il n'a foulé que la pelouse de Stamford Bridge lors de la déroute initiale (4-0)… Vu son âge, Diego Placente ne peut se cacher derrière l'adaptation à la vie européenne. Mais il doit se faire au football français qui présente d'autres caractéristiques que le football allemand ou espagnol. A Nancy, le défenseur a manqué l'occasion de se rattraper un peu, souffrant le martyre face à une attaque lorraine peu connue depuis le début de saison pour ses talents de tortionnaire. Directement à l'origine du but d'Hadji, Diego Placente ne fait en tout cas pas oublier les noms des recrues potentielles qui ont précédé le sien : si Mikaël Silvestre était sans doute inabordable et le bon retour en forme de Jérémy Mathieu à Toulouse ne fera que donner des regrets à Laurent Blanc. Car si Placente n'était pas, selon Jean-Louis Triaud, un « troisième choix » au moment de son transfert, il l'est aujourd'hui clairement devenu derrière Trémoulinas et Jurietti pour le poste de latéral gauche.
Article de football365.fr